J’apprécie de travailler avec mes mains et de m’approprier la fabrication des outils de création eux-mêmes ; quand je dessine avec de l’encre de chine, je m’interroge sur comment, de quoi elle est faite, me vient alors l’envie de confectionner ma propre encre de chine ; je teste la fabrication d’un fusain, d’abord en imitant ceux qui sont vendus en magasin, puis je me mets à tordre l’expérience en créant des fusains géants à l’aide d’énormes branches de bois, pour aller chatouiller l’inattendu. Dans la même idée, plutôt que de prendre un pinceau tout fait, je vais ramasser des végétaux, des racines, des joncs que je vais tresser, coudre, assembler ; j’improvise également des outils avec des cheveux, cailloux, bouts d’os, plumes, cardères, fleurs de cotonnier, écorces… Ce sont ces pinceaux-là que je vais tremper dans l’encre pour dessiner. Je dépose d’abord des taches au hasard sur le papier, sur lesquelles je vais intervenir dans un second temps avec la plume à encre, les pinceaux et les lavis ; je vais peu à peu les contourner, les cerner, les dessiner, pour les faire passer de taches en dessins.




















