Écriture spontanée de poèmes courts, enfermés dans des feuilles mortes.
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Toujours est-il que de tous temps et dans de nombreuses cultures, l’être humain s’est confié aux arbres, lui a raconté des histoires et a partagé avec eux ses sentiments.
De la même façon, Rosa Najdovski récolte des feuilles dans lesquelles elle coud des poèmes. Des poèmes qui s’y cachent, qui dépassent et qui les imprègnent. Dans la continuité de son travail artistique, la nature devient tant sujet, qu’outil et matière même de sa démarche. Car, si dans un poème, le mot est une forme qui nourrit le lyrisme, de la même façon, le feuillème tire de la feuille une grande part de sa poésie.
Et ces feuilles réagissent au mot, au papier, au fil et au temps, s’enroulent, s’étirent, se cambrent, débordent, tantôt dévoilent ou dissimulent un mot, tantôt une couture, selon une logique qui leur est propre, qui nous échappe et qui, si on y est attentif, nous émeut sans qu’on comprenne très bien pourquoi.
Et c’est justement parce que les feuilles ont leur propre vie que Rosa accepte et même cultive l’accident dans son processus créatif. Rien n’est figé et tout évolue bien au delà de la fin du processus créatif.
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Photographies Stéphane Bazzo, Texte Mathieu Pereira